Publié le 09/02/2023

Adeline Le-Bras et Florence Ambroise sont venues au siège du district pour nous présenter les réflexes archaïques, retrouvez ci-dessous leur interview. 

 

 

Pouvez-vous nous expliquer ce que sont les réflexes archaïques ?

Adeline : « Ce sont des mouvements involontaires et automatiques qui datent de la toute petite enfance, ils émergent pendant la grossesse et s’intègrent, s’inhibent dans les premières semaines, mois après la naissance et ressurgissent uniquement en cas de danger. Ils jouent au départ un rôle de protection et de survie. Parfois les réflexes ne s’intègrent pas et peuvent avoir des conséquences sur le développement postural, sur les aptitudes cognitives… Cela joue sur l’apprentissage et également sur le côté émotionnel. C’est pour cela qu’il est important de les intégrer. »

 

Les réflexes sont-ils développés uniquement pendant la naissance où ils peuvent être développés par la suite ?

Adeline : « Cela dépend des réflexes, les premiers réflexes émergent pendant la grossesse, ce sont des mouvements automatiques, que l’on ne contrôle pas et on doit arriver à corriger cela pour avoir à une motricité qui est volontaire, que l’on doit contrôler.»

 

Les réflexes à l’écriture comment on les perçoit ?

Florence : « Le premier signe est la tenue de crayon, 90% des enfants jusqu’à l’adolescence vont avoir une tenue de crayon qui est soit toute en pression, c’est-à-dire que les enfants ne gèrent pas du tout leur pression ou une tenue de crayon qui est très molle, c’est à dire que quand on va tester l’enfant au niveau des doigts. Il va lâcher automatiquement tout ce qu’il va toucher, il n’y a donc pas de tenue de crayon efficace, pas de rapidité au niveau de l’écriture donc on va souvent avoir des postures non conformes comme être très avachi sur la table, obligé de se tenir la tête, ils n’ont aucune dynamique posturale. »

« Il va y avoir aussi les réflexes au niveau du cou et qui ont une influence sur les yeux, quand un enfant va vouloir lire ou écrire il va tourner la tête et le buste en même temps donc il n’y a pas de dissociation. Il n’y a donc pas d’anticipation sur la ligne ou il n’y a pas rétrospection donc il ne va pas relire derrière, cela va donc être très souvent des enfants qui vont faire beaucoup de fautes d’orthographe, de fautes de copie…»

 

Beaucoup d’enfants sont touchés ?

Adeline : « On a tous des réflexes qui ne sont pas intégrés. Cela dépend de quels genres de réflexes : il y a des réflexes qui n’ont pas de conséquences sur la vie quotidienne mais en revanche il y en a d’autres qui vont jouer sur tout ce qui est posture, équilibre, coordination, capacité d’apprentissage, lecture, écriture…»

 

Cela fait longtemps que vous exercez dans ce domaine ?

Adeline : « Non, c’est assez récent, car je suis professeur des écoles à mi-temps et je me suis lancée dans l’intégration des réflexes archaïques après 2 années de formation et cela m’a permis d’expliquer certaines difficultés des élèves.»

 

Quand on voit des réflexes qu’est ce qu’on fait ? Va-t-on prévenir les parents ?

Adeline : « Effectivement c’est une bonne chose. Dans l’idéal ça serait de faire un bilan de l’intégrité des réflexes vers 5 ans avant de commencer les apprentissages de la lecture. C’est en passant par le corps que l’on va permettre d’inhiber ces gestes primitifs qui nous gênent dans notre vie quotidienne.»

 

Y’a t-il une prise de conscience des parents par rapport à ces choses-là ?

Adeline : « c’est quelque chose qui commence à être connue mais c’est vrai qu’en France c’est encore un petit peu à la marge mais il y a des formations qui sont proposées et ça commence à se développer un petit peu chez certains orthophonistes, podologues, kinés, ostéopathes. Petit à petit cela va commencer à être plus connu.»

Florence : «  On est un peu en retard en France parce que ce sont des professions qui viennent un peu perturbées les repères des médecins où on est très scientifique et il n’y a pas eu vraiment d’études faites en France comparé à d’autres pays qui sont bien plus avancés que nous sur ce sujet. Tant qu’il n’y aura pas eu d’étude de faite par l’INSERM on va venir gêner les idées de certains médecins, il y a donc vraiment un travail pour faire connaitre cette profession et ces réflexes.»

 

Quel est le lien aujourd’hui avec le football ?

Adeline : « La correction de ces réflexes va travailler sur tout ce qui est équilibre et coordination. Pour les sportifs c’est intéressant de travailler les réflexes pour l’amélioration de ces points-là et cela peut également éviter des douleurs Cela a donc un côté préventif et santé. Pour les sportifs de haut niveau il faut compter 6 mois pour intégrer les réflexes et améliorer leurs performances.»